est le dernier roman paru du vivant de Yasunari Kawabata, écrivain japonais né en 1899 et mort en 1971, prix Nobel de littérature (1968).
Un romancier célèbre, Oki, vient à Kyoto, pour écouter les cloches des monastères qui célèbrent l'année nouvelle ; mais il espère surtout retrouver Otoko, son grand amour ; elle avait 16 ans, il en
avait 30 et il était marié lorsqu'il se sont aimés... Elle n'a jamais pu ni l'oublier, ni se marier ; elle est devenue peintre, et vit avec l'une de ses élèves, la belle Keiko. Celle-ci, pour
venger sa maîtresse, séduira d'abord Oki, puis son fils Taischiro, jusqu'à entraîner celui-ci dans la mort.
Pourquoi aimer ce livre ? D'abord pour l'image d'un Japon encore imprégné de traditions, attentif à la beauté d'un instant, d'un paysage, du bruit de l'eau, ou de la brume sur les montagnes... Puis
pour la complexité des sentiments. Oki aime-t-il encore Otoko ? Keiko aime-t-elle Taischiro, ou n'est-il pour elle que l'instrument d'une terrible vengeance ? L'auteur n'en dit rien, il suggère et
nous laisse deviner. Tristesse et Beauté pourrait tout aussi bien s'appeler Douceur et violence...
Yanasuri Kawabata